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Histoire de Pérols

Inutile de trop s’épancher sur l’histoire de Pérols avant le XVIIe siècle dans la mesure où l’endroit ne comptait qu’une 100aine d’âmes, peut-être moins les époques de disette ou d’épidémie de fièvre paludéenne due aux moustiques. L’endroit était un simple bourg. Pour exemple, on recense 120 péroliens en 1762, 550 en 1792, 700 en 1827. Et pourtant son nom rayonnait dans tout l'est du Languedoc (>> lire autre article).

Il suffit d’analyser une carte topographique pour comprendre que les hauteurs de Pérols (>> voir autre article) étaient, dans l’antiquité et le haut moyen-âge, des opportunités dans cet univers marécageux pour construire un hameau de maison un peu à l’abri. Une butte idéale pour voir venir les bateaux des pirates catalans ou sarrasins (>> lire autre article). Le village se décale ensuite autour du chemin reliant Montpellier au port de Pérols (>> lire autre article).


Pérols, point de passage vers la mer

Lido Etang du Melgueil

L’observation d’une carte topographique permet aussi de comprendre pourquoi l’endroit était le lieu de passage idéal entre l’arrière pays et la mer, carrefour entre deux étangs majeurs et le lido maritime (>> lire notre article)

Souffrant de la concurrence du port lagunaire de Lattes, le petit port de Pérols (à l’époque de "Port du Radel" >> lire page dédiée au port) arrive à tirer son épingle du jeu, tant que le Lez reste difficilement navigable jusqu'à Montpellier. De plus, l'embouchure du Lez est souvent ensablée, sans parler des taxes douanières plus chères à Lattes.

Après l’aménagement du Lez en canal au XVIIe, permettant d’haler les barques avec des chevaux jusqu’à la grande ville, le port lagunaire de Pérols perd en importance. Le trafic ferroviaire puis routier finiront par faire disparaître le fret maritime sur les étangs et les canaux (>> lire autre article).

Pérols, c’était d’abord la pêche

Grâce aux grands travaux d’assainissement des marais du XVIIe siècle, les lagunes et eaux stagnantes offrent aux péroliens des conditions optimum pour développer la pêche, la chasse au gibier d’eau, les salins. Notamment avec l’ouverture d’un Grau de Pérols (actuel port de Carnon) pour évacuer les eaux putrides vers la mer (>> lire autre article).

Pérols commence d'abord par s'enrichir grâce au sel de ses salines. En 1716, Pérols draine 2500 tonnes par an. Puis vient la pêche.

On pêche aussi bien dans les étangs (anguilles, loups, dorades, muges, tortues) que dans la mer (Thon). La période bénéfique est celle du début de l’hivers, où les poissons quittent les eaux refroidies des étangs pour rejoindre une mer plus chaude. Les filets à la sortie des graus font merveille. La confrérie de pêche à Pérols obtient même la reconnaissance des autorités religieuses en 1770.


La spécialité pérolienne restera, à travers les âges, celle de l’anguille (>> voir page "cuisine pérolienne"). Une conserverie d’anguilles en boîte verra même le jour après la seconde guerre mondiale, avant de disparaître. L’anguille est maintenant menacée et sa pêche réglementée.

En 1900, on recense 34 familles vivant directement de la pêche. En 1950, Pérols pêche encore 200 tonnes de poissons par an (mais loin des 1500 tonnes de 1860).

Pérols, un temps ville thermale

Boulidou Pérols

Cela aurait pu être la destinée de Pérols au XVIIIe siècle avec la renommée de son puit naturel d’eau dite "guérisseuse" : le Boulidou (bouillonnement, en langue d’Oc). Il est le résultat d’un phénomène souterrain mêlant gaz et eau.

Rue Boulidou Pérols

On se précipite de tout le Languedoc pour venir se baigner dans ce bassin naturel effervescent censé soigner les rhumatismes et la goutte. Malheureusement l’eau trouble, verdâtre, malodorante, n’attire pas les gens aisés mais le petit peuple. Les conditions d’hygiène devenant déplorables, la réputation du Boulidou s’estompe. Il disparaît définitivement, seul un mon de rue rappelle cet épisode.   

Pérols, c’était surtout la vigne

Vignoble Pérols
(c) Pérols Images Oubliées - http://perols.images.free.fr 

Il fut un temps à Pérols où la Saint Miquélade (Saint-Michel), fête des vendanges le 29 septembre, était aussi importante que la Saint Sixte II. La terre pérolienne, très caillouteuse, n’est pas très favorable à l’agriculture, par contre elle est appropriée pour la viticulture. Très tôt, Pérols s’est dédié au vin. La vie du village était totalement rythmée par ce dernier avec tous les métiers connexes. Regardez les anciennes photos de Pérols au début du 20e siècle, vous verrez un village noyé au milieu des vignes !

Un témoignage de cette époque vinicole fastueuse subsiste à travers l’énorme bâtiment de l’ancienne coopérative des "Crus de Pérols 1950" avec sa tour presque aussi haute que celle de l’église.

Vnet de vin à Pérols
Ancien panneau de vente de Pérols
Pérols ne comptait que des petits vignerons polyvalents, dont le vin n’était pas l’unique ressource. Pour éviter les dépenses onéreuses d’équipement, ils se réunirent en coopérative. Ils produisaient le même type de vin bas de gamme, vendu aux environs. L’absence de popularité du vin de Pérols et l’urbanisation accélérée font disparaître presque complètement cette activité ancestrale, en moins de 20 ans >> voir page "Vin de Pérols"

Cave des Crus de Pérols

Temps modernes

Il faut attendre l’arrivée des premiers émigrés espagnols, fuyant leur guerre civile, et celle des français chassés du département français d’Algérie pour voir réellement la physionomie de Pérols changer. Cette dernière n’avait quasiment pas bougé depuis le XVIIIe siècle.

De presque 1000 habitants en 1900, on passe à environ 1900 en 1960, soit un doublement de population. Finie la vie communautaire de village dans des habitations mitoyennes à un étage, et bonjour les lotissements ! Suivrons des quartiers entiers de villas individuelles, pour faire grimper la population à environ 8000 habitants en 2000. Aujourd’hui on en compte 9224 (pour environ 3300 foyers fiscaux).

Electrifiée en 1911, goudronnée en 1920 ; alimentée en eau potable en 1950, équipée d’un réseau d’égout en 1956, Pérols entre dans l’époque moderne.

Plus vieux à Pérols
Pénitents Blancs de Pérols

Peu connu et pourtant c’est le plus vieux bâtiment de Pérols (ou presque >> lire autre article) : l’ancienne Chapelle des pénitents Blancs. Une confrérie de laïcs catholiques fondée au XVe siècle (sorte de moines mariés). Elle date de 1631, sous Richelieu, période où il fallait "re-catholiciser" les villages du Languedoc face à la rivalité du protestantisme. (>> lire autre article)
---------- Pérols ----------

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